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RONAT-MALLIÉ, Jade.jpg

J’aime le bleu qu’ils ont rajouté, 2019
film, 17’

RONAT-MALLIÉ, Jade
    jronatmallie@gmail.com
    6901 LYON
    site

Jade Ronat-Mallié, dans ses vidéos et ses installations, traite du tourisme de masse : puisque le potentiel exploratoire du monde n’existe hypothétiquement plus, imaginer un monde o ù l’univers touristique se suffit à lui-même devient envisageable. La poésie développée dans mon travail, en lien avec la culture populaire, vient d’un rapport dérangé à ce milieu, car il me fascine autant qu’il m’effraie. L’ensemble de mes travaux devient l’esquisse d’un monde essentiellement artificiel et illusoire dans lequel réalité et fiction dialoguent et se confrontent au travers du potentiel esthétique, narratif et poétique que contient l’image banalisée du tourisme de masse.
     La vidéo J’aime le bleu qu’ils ont rajouté pose la question de savoir si le bleu de la mer n’est pas qu’une illusion pour touristes. Et, si tel était le cas, quelle différence cela ferait ? Ici, l’artiste contribue à une forme de théâtre de l’absurde, ouvrant la réflexion sur le rétrécissement de l’espace, la poésie en butte à la triviale réalité, le monde en tant que spectacle… Guy Debord n’est pas loin…
     Dans En huis clos, Jade Ronat-Mallié reconstitue un paysage, qui n’existe plus que sous forme de bribes dans le souvenir de certains. À cet effet, elle juxtapose six cartes postales touristiques illustrées, en noir et blanc. Le lent défilement de l’image prend le contrepied de la vision du touriste qui consomme du paysage et ne prend plus le temps de l’explorer. L’artiste le fait en lieu et place du voyageur pressé, même s’il ne s’agit que de banalités, plus riches en poésie que la futilité d’un regard rapidement et négligemment jeté.

LD