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Champagne !

Florent Trochel
    ftparis@hotmail.fr
    75018 PARIS
    site

Plasticien de formation, Florent Trochel s’oriente progressivement vers la création vidéo, la mise en scène et la réalisation de films. Sa pratique conjugue l’écriture, l’image filmée, la mise en scène et la scénographie. Dans ses spectacles, ses performances, ses vidéos ou ses films, il interroge les légendes et les mythes de notre monde contemporain en recourant à des métamorphoses de formes, d’images et de récits.
Un de ses sujets d’investigation de prédilection est le rapport sensible à l’espace, les liens entre les choses, la circulation du vivant, son mouvement, la présence, l’absence, la destruction et la reconstruction.
De ses vidéos de la série des Intérieurs, il écrit : « quelque chose se construit dans son démantèlement, ou alors c’est l’inverse. Ça ne se résout pas. Les images mettent en scène ce paradoxe. L’espace se transforme, on peut dire qu’il se métamorphose, et c’est surtout ça qui est montré : un changement de nature. La caméra n’a pas bougé. C’est comme si elle ne pointait rien de particulier. Un choix est fait dans l’immensité du réel, mais ce cadre ne change pas, alors c’est comme si les choses étaient montrées telles quelles sont, objectivement. D’abord il y a un espace qui est comme un chaos, comme rien. Des corps s’y déplacent un peu comme des danseurs dont la chorégraphie modifierait l’espace. Les gestes ont l’air d’être ceux de la destruction, mais pourtant des objets reprennent forme. Les corps avancent dans le sens de la marche, mais le film a l’air d’aller en sens inverse. L’expérience que nous avons de la réalité est contredite par des éléments qui vont à l’inverse du bon sens. Évidemment il y a un truc, un effet de montage, mais cet effet n’est pas dissimulé. Le film ne cherche pas à tromper le regard. Non. Pourtant, ça ne se résout pas. Je n’aime pas la destruction. J’ai commencé la série Intérieurs, pour aller dans le sens inverse de cette chose-là qui parfois nous fascine, parce qu’elle nous effraie aussi. J’ai commencé cette série dans un quartier où les gens jettent parfois des objets par leurs fenêtres. […] Alors avec des gens de ce quartier, j’ai récolté ces objets et nous les avons réparés. Puis nous avons dû les recasser pour faire le premier Intérieur de la série. Quelque chose est sacrifié, et le film est la trace de cette expérience, à la fois dérangeante et cathartique. Il y avait quelque chose de négatif dans l’espace et je voulais inverser ce processus, faire un film, un peu comme un rêve, qui irait dans l’autre sens. »

LD