Première page (f) Page précédente (p) Planches contact (vignettes) Page suivante (n) Dernière page (l)
04jacquesBernard.jpg

Eric’s garage, 2017
encre de Chine sur papier, 151 x 203 cm

jacquesBernard
    jacques@jacquesbernard.fr
    94120 FONTENAY SOUS BOIS
    site

jacquesBernard est peintre figuratif réaliste. Depuis 25 ans, il s’est spécialisé dans les peintures murales intérieures ou extérieures, dans les trompe-l’œil, les panoramiques de paysages, les ornementations et les moulures complexes. Dans son travail plus personnel, il affiche une prédilection pour les portraits de grandes dimensions. Pour macparis printemps 2018, il nous propose d’immenses dessins à l’encre de Chine. Ce sont des scènes de genre, de notre époque, traitées avec réalisme – hyperréalisme, pourrait-on dire – dans une stricte bichromie noir-blanc qui évoque la technique de la gravure. Des gravures démesurément agrandies mais qui se situent, par de nombreux aspects, dans la descendance lointaine de celles de William Hogarth, lui aussi observateur aigu et témoin, amusé ou critique, de son temps.
     Les scènes figurées par jacquesBernard se déroulent en intérieur, dans des environnements qui seraient d’une grande banalité s’ils n’étaient pas théâtralisés par de forts contrastes de lumières, des perspectives abyssales, des poses ambiguës et des amoncellements d’accessoires traités avec un extrême souci d’exactitude. Derrière ces mises en scène, apparemment anodines, il se passe évidemment quelque chose d’étrange, de mystérieux, voire de menaçant. Le spectateur est invité à décrypter – ou à inventer – les histoires muettes dont ces instantanés sont le reflet. Les grandes dimensions des feuilles l’invitent même à y prendre part, dans une approche immersive, qui fait du regardeur, à son corps défendant, un acteur d’une aventure inédite et, probablement, inavouable.
     Plus généralement, les dessins de jacquesBernard, au-delà de la prouesse technique qu’ils matérialisent, apportent une réponse des plus convaincantes aux interrogations de Walter Benjamin sur le rôle de la main de l’artiste à l’époque de la reproductibilité technique. Et ces travaux témoignent, pour ceux qui en doutaient encore, qu’elle a un bel avenir devant elle.

LD