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Autoportrait N° 3, 2011
tirage jet d’encre sur papier baryté, 100 x 100 cm

Fabien de CHAVANES
    fabien@fabiendechavanes.com
    93100 MONTREUIL
    site

Fabien de Chavanes réalise des autoportraits photographiques. Mais ses autoportraits n’ont rien de conventionnel. Aucun narcissisme dans sa démarche, puisque les traits de son visage sont difficilement discernables. Sa personne est réduite à sa silhouette, de face, de profil, de trois-quarts, ramenée à un simple signe qui se veut aussi impersonnel que possible, ce qui constitue quand même un singulier paradoxe pour un portrait…
     Ce signe est enfermé dans une boîte blanche, puis répliqué, propagé, multiplié, combiné, mis en abîme selon un processus propre à chacune de ses compositions. Ces développements à caractère génésique s’apparentent à ceux que l’on observe en cristallographie ou dans les mécanismes de multiplication cellulaire. Il en résulte des dynamiques, des rythmes et des tensions du même type que ceux que l’on observe dans les toiles d’un Vasarely, par exemple. Mais, chez Fabien de Chavanes, l’Op’art s’humanise car il part d’un matériau de base qui n’a rien de neutre ou d’anonyme. On pourrait aussi évoquer les images produites par un kaléidoscope, les jeux de miroirs de certaines attractions foraines ou la technique du all-over de la peinture étasunienne des années 1950… L’artiste compare aussi volontiers son travail à celui d’un mosaïste qui assemblerait des tesselles – ou bien des pixels –, toutes d’un même modèle, pour créer les images les plus diverses.
     Mais, au-delà de ces considérations formelles, les photographies de Fabien de Chavanes abordent une double problématique. La première est de caractère sémiologique et tente de miner de l’intérieur les distinctions établies entre signe et sens, entre signifiant et signifié. La seconde est celle de la dualité entre unicité et multiplicité, entre personne et univers, entre individualité et générique… L’éternelle opposition dialectique du microcosme et du macrocosme.

LD