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SCHMELTZ, Arnaud.jpg

Minotaure au doigt jaune, 2020
peinture acrylique, encre et collage sur bristol, 65 x 50 cm

SCHMELTZ, Arnaud
    arnaudschmeltz@yahoo.fr
    75012 PARIS
    site

Les grands dessins sur papier d’Arnaud Schmeltz sont denses, peuplés de plusieurs couches superposées de personnages, d’animaux, de membres épars, d’éléments architecturaux… dans un esprit qui évoque la liberté gestuelle de certaines productions primitivistes ou les peintures pariétales de nos très lointains ancêtres. Le trait y est souvent virtuose, simple et allusif, les détails fouillés, malgré une première impression, vite démentie, de laisser-aller ou d’improvisation.
     Plusieurs strates d’histoires, sans rapports évidents a priori, semblent s’être empilées sur la surface, comme dans un palimpseste dont les couches inférieures auraient été délibérément mal effacées. On peut aussi penser à des cadavres exquis surréalistes dont les interventions successives ne seraient pas séquentielles mais amoncelées, entassées. Il en résulte une évocation de mythologies réelles – tel ce Minotaure, souvent présent – ou fictives, dont le spectateur est invité à dérouler le fil d’Ariane…
     De la saturation de la surface du subjectile surgit une explosion d’images et de sens qui entraînent le regardeur dans des univers qui peuvent être simultanément hallucinatoires, chimériques ou fantasmagoriques.
     La hiérarchie traditionnelle entre forme et fond est totalement subvertie, chaque strate servant d’assise aux autres, sans qu’il soit possible de discerner ce qui est devant et ce qui est derrière. Tout affleure simultanément dans un exercice de contraction-dilatation de l’espace et du temps qui se traduit par une sorte de vertige, une mise en abîme, laissant le spectateur au bord du gouffre de ses propres fantasmes…

LD