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On n’y peut rien, 2021
poudre de graphite sur papier trempé, eau, aquarelle, mine graphite, 100 x 140 cm

HERDIER, Mélissande
    melissande.herdier@gmail.com
    37000 TOURS
    site

Mélissande Herdier, utilise toutes les possibilités techniques du graphite : sous sa forme solide de la mine pour dessiner, en poudre pigmentaire et dans divers états intermédiaires qu’elle exploite en les mêlant avec des apprêts, des liants, dans une succession de bains, à la façon dont on révèle un tirage photographique en noir et blanc. Les textures résultantes ont un aspect indécis pour le spectateur, quelque part entre dessin, peinture et photographie telle qu’on la pratiquait à ses origines. De sa pratique elle écrit : « La circulation de l’eau sur le papier, tant aléatoire que volontaire, laisse les dépôts de pigments en poudre donner à l’image une première ossature. À partir de ce squelette d’ombre et de lumière, touches à l’aquarelle et retouches à la mine viennent successivement préciser le sujet. »
     Ses sujets de prédilection ont un rapport avec la géologie ou avec cette matière primordiale dont le monde serait issu, ou bien encore avec des astéroïdes ou de modestes silex trouvés au hasard de ses errances. Ils peuvent aussi évoquer des phénomènes naturels ou météorologiques, loin de toute trace de présence humaine. La notion de temps, fragmenté, s’efface. Celle d’espace peut, selon la façon de regarder les œuvres, paraître dilatée aux dimensions de l’univers ou réduite à celles d’un bouillon de culture. Face à ce que l’on ne peut, faute de mieux, désigner que comme des dessins, elle présente parfois des pièces en céramique s’inspirant de débris végétaux ou autres, dans une mise en scène qui laisse le regardeur déconcerté par ce qu’il perçoit comme un monde fantastique, simultanément étrange et familier.

LD